Chose étonnante, c’est souvent à la suite d’une perte ou d’une blessure que plusieurs découvrent une nouvelle orientation à leur vie. Leur vocation émerge de leurs deuils, déboires ou épreuves.
Cet article est basé sur l’ouvrage À chacun sa mission (p. 99-115) que nous vous conseillons grandement.
Introduction
Des blessures mal cicatrisées peuvent nous rendre incapables de définir notre projet de vie.
Un passé douloureux auquel on s’accroche hypothèque notre présent et nous empêche d’entrevoir un avenir prometteur.
Afin de guérir, il importe de faire certains deuils et pardons.
Il s’agit de …
- … se libérer du ressentiment
- … retrouver le goût de vivre
- … renouer avec le goût du risque
- … retrouver la confiance en soi
La guérison de sa blessure ouvre la voie à la découverte de sa mission.
Pardon et guérison
Savoir pardonner, ce n’est pas seulement une question de vie spirituelle ou de vie morale, mais un gage de santé mentale.
Selon des enquêtes menées auprès de personnes qui pratiquent le pardon afin de guérir, on remarque une baisse significative de l’anxiété, de la dépression, des accès de colère, de même qu’une augmentation de l’estime personnelle. (À chacun sa mission, p. 101)
Une démarche de pardon passe autant par la volonté de faire cesser l’offense que par le refus de la vengeance.
Pardonner est un acte de force et de courage, non une volonté d’auto-victimisation.
Outre la forme active (par le biais d’actes violents), la vengeance peut prendre le visage d’une sourde colère qui étouffe la volonté de vivre.
La démarche de pardon se propose d’enrayer toute forme de violence, active comme passive.
La forme passive de la vengeance est dévastatrice, car elle engendre de la dépression, de la nostalgie, de la tension, de la tristesse et de la sécheresse de cœur. Un véritable poison pour la vie.
Mentionnons que la décision de « ne pas faire payer l’offenseur » ne signifie aucunement qu’on désire que se maintiennent les méfaits. Il importe en effet de mettre un terme à la violence dont nous sommes l’objet.
Une blessure reconnue
Reconnaître son offense et sa blessure est un chemin obligé afin de pouvoir guérir et pardonner.
Nier sa blessure occasionne un refoulement dans l’inconscient, minant ainsi son énergie et sa sensibilité.
Il ne s’agit pas pour autant de se complaire dans un état de victime, mais bien de cerner la nature et l’ampleur de sa blessure.
Afin de conscientiser l’impact de l’offense sur soi, il importe de savoir confier sa blessure à une personne sympathique qui est capable d’écoute et d’empathie.
Les effets bienfaisants de la confidence sont divers :
- Voir la situation sous un autre jour
- Éprouver un soulagement
- Découvrir des solutions inédites
Savoir gérer sa colère
Quand on a été injustement blessé, éprouver des sentiments de colère est parfaitement normal. Il importe pourtant d’exprimer sa colère de manière constructive.
On doit se servir de sa colère pour dire un « non » ferme à l’égard des mauvais traitements de l’offenseur. La colère sert donc à protéger l’intégrité de sa personne.
Une colère bien exprimée s’estompe graduellement afin de faire place à la tristesse, passage obligé dans le processus du deuil en vue de la libération et du pardon.
Se traiter avec bonté
Lors de toute offense grave, un curieux mécanisme de défense apparaît : la victime s’identifie instinctivement à l’offenseur en continuant à se faire du mal.
On se reproche de « n’avoir pas prévu le coup ».
Il importe donc de cesser cette « auto-accusation » où l’on se fait de multiples reproches.
Se pardonner soi-même, c’est modifier son dialogue intérieur pour se traiter avec bonté et douceur.
Il y a le geste et la personne
Une fois réconciliée avec soi-même, une fois son harmonie retrouvée, il est possible d’aborder son offenseur avec calme et sérénité.
Sans vouloir excuser le geste de l’offenseur, les renseignements acquis sur sa personne peuvent contribuer à atténuer la sévérité de notre jugement à son égard.
En remplaçant le geste dans son contexte, peut-être discernerons-nous une personne capable de se repentir et de changer.
Trouver une nouvelle raison de vivre
Notre vie a un sens et il nous appartient de le trouver. Il est toujours possible, quelle que soit notre condition, de trouver une raison de vivre à notre existence.
En réponse à une blessure, il importe de trouver un nouveau sens à sa vie. C’est une condition indispensable pour vivre à plein.
Chose étonnante, c’est souvent à la suite d’une perte ou d’une blessure que plusieurs découvrent une nouvelle orientation à leur vie. Leur vocation émerge de leurs deuils, déboires ou épreuves. (À chacun sa mission, p. 112)
Il n’est certes pas question de nier le malheur qui nous frappe, mais comme l’affirme le psychiatre Viktor Frankl, nous avons toujours la possibilité de modifier notre attitude en présence du malheur qui nous frappe. (À chacun sa mission, p. 114)
Voici quelques questions pour nous aider à trouver une nouvelle raison de vivre (À chacun sa mission, p. 115) :
- Qu’est-ce que j’ai appris à la suite de mon deuil et de l’offense subie?
- Quelles nouvelles ressources de vie ai-je découvertes en moi?
- Quelles limites ou fragilités ai-je découvertes en moi et comment ai-je pu les gérer?
- Quelles nouvelles raisons de vivre me suis-je données?
- De quelle façon vais-je maintenant poursuivre le cours de ma vie?