Pour s’ouvrir à l’avenir qu’offre sa mission, il importe de savoir lâcher prise sur son passé. Le fait de laisser aller ce qui est révolu et de mourir à ce qui est terminé permet de poursuivre sa croissance dans la voie de sa mission.
Cet article est basé sur l’ouvrage À chacun sa mission (p. 77-97) que nous vous conseillons grandement.
Savoir lâcher prise afin de pouvoir s’ouvrir sur du neuf
Pour s’ouvrir à l’avenir qu’offre sa mission, il importe de savoir lâcher prise sur son passé.
Comme le rappelle le psychologue William Bridges : « Toute transition commence par l’achèvement d’une période. » Et comme l’affirme Maître Eckart : « Celui qui veut devenir ce qu’il devrait être doit cesser d’être ce qu’il est. »
De plus, Jean Monbourquette sait d’expérience que des personnes peuvent être freinées dans la poursuite de leur mission si elles demeurent prisonnières de deuils non résolus.
Le fait de laisser aller ce qui est révolu et de mourir à ce qui est terminé permet de poursuivre sa croissance dans la voie de sa mission.
Il importe donc de savoir faire ses deuils et donc de lâcher prise afin d’approfondir qui je suis et ainsi réaliser son projet de vie.
Savoir nommer ses pertes
Nota Bene – Pour plus de détails sur le thème des pertes, veuillez-vous référer aux pages 79-97 de l’ouvrage « À chacun sa mission » de Jean Monbourquette.
Plusieurs pertes ou passages jalonnent une vie :
Les périodes de la vie
Naissance, enfance, adolescence, vie adulte, maternité, paternité, mitan de la vie, vieillesse…
C’est la loi de l’incontournable : mourir pour renaître.
Il est effet difficile de s’ouvrir à l’appel de la vie sans vivre la séparation exigée par toute période de transition.
Pertes, changements prévisibles ou imprévisibles, heureux ou malheureux
Une promotion, un changement d’orientation, le départ des enfants de la maison, la mort d’un être cher, un accident, une séparation, un congédiement, un échec, etc.
Malgré le caractère dramatique de certaines de ces pertes, faire le deuil de celles-ci est toujours possible.
Les pertes nécessaires pour poursuivre un idéal
Afin d’aller au bout de ses rêves, certains renoncements sont nécessaires. Par exemple, mettre en parenthèse une certaine sécurité ou une vie bien rangée. C’est souvent le prix à payer pour vivre plus à plein et ainsi incarner l’attrait constant de son âme.
Les pertes difficiles à cerner
La perte du sens à sa vie prend souvent la forme d’une mélancolie, d’une tristesse, d’un vague à l’âme ou d’un ennui existentiel.
Où trouver l’antidote à ce mal d’être? Qu’est-ce qui redonnerait sens à sa vie? La réponse réside en grande partie dans la découverte de sa mission.
Le lâcher-prise et ses étapes
Nota Bene – Afin d’approfondir le thème du deuil, veuillez-vous référer à l’ouvrage « Grandir : aimer, perdre et grandir » de Jean Monbourquette.
Comme le souligne Jean Monbourquette,
« Le travail psychologique du deuil ne vise pas à faire oublier, mais à établir une nouvelle relation avec les réalités qui ont été précieuses pour moi, qu’il s’agisse de personnes, d’activités, d’habiletés, de choses matérielles, etc. ». (p. 85)
« Le moyen le plus efficace de lâcher prise est de raconter l’histoire de sa perte et d’exprimer son vécu émotionnel. Si la personne endeuillée a la chance de trouver des auditeurs attentifs et présents, elle pourra se raconter, se libérer de son fardeau émotionnel et retrouver son aplomb psychologique. » (p. 95)
L’expérience de Jean Monbourquette à titre de thérapeute et d’accompagnateur des personnes qui vivent une perte, l’a amené à répartir l’évolution du deuil en sept étapes « qui sont autant de points de repère permettant de savoir où l’on est rendu dans le deuil et de mesurer le degré du lâcher-prise. » (p. 86) :
- Le choc :
- Le choc est une sorte d’engourdissement qui paralyse la perception de la douloureuse réalité.
- Incapable d’imaginer une telle perte, on a l’impression de vivre un mauvais rêve dont on voudrait se réveiller.
- Le déni :
- Le déni est un autre réflexe de défense contre la prise de conscience de sa perte : Il fait oublier l’événement douloureux et permet le refoulement des fortes émotions associées à la perte.
- Il est important de mentionner que les étapes du « déni » et du « choc » sont temporaires. Ce sont des mécanismes de défense qui permettent de « survivre » et de digérer la perte à son rythme afin de se bâtir des forces pour affronter les moments les plus pénibles du détachement.
- L’expression des émotions :
- Quand les résistances au deuil (choc et déni) commencent à céder, on se sent progressivement submergé par un flot d’émotions et de sentiments : peur, tristesse, solitude, abandon, colère, culpabilité, libération, etc. Tout cela est parfaitement normal.
- Ces vagues d’émotions montent… puis se retirent… puis reviennent… perdant chaque fois de leur intensité.
- Viendra un temps où la personne en deuil prendra soudainement conscience de la perte définitive de la situation, du bien ou de l’être aimé. La douleur sera alors intense et s’exprimera en pleurs, pour graduellement s’acheminer vers une paix de l’âme.
- La prise en charge des tâches liées au deuil :
- Une fois le travail émotionnel du lâcher-prise avancé, la personne en deuil doit passer à l’action et régler les affaires liées à la séparation ou à la perte.
- Les tâches à accomplir varient selon le type de séparation. Ces activités en apparence insignifiantes contribueront à accélérer le lâcher-prise.
- La découverte du sens de sa perte :
- L’expression de ses sentiments et l’exécution des tâches liées au deuil permettent à la personne de prendre ses distances à l’égard de la rupture et de la ramener à sa juste proportion.
- Pour progresser dans la résolution de son deuil, il lui reste à découvrir quels choix lui permettront de poursuivre sa route.
- L’échange de pardon :
- Le pardon est également un excellent moyen pour lâcher prise.
- Celui qui pense quitter une relation, une situation ou un lieu de travail tout en ayant le cœur plein de ressentiment, d’amertume ou de sourde colère, s’illusionne, car il traîne avec lui un lourd passé.
- L’entrée en possession de son héritage :
- L’héritage consiste à se réapproprier l’affection (espoirs, rêves, attentes) qu’on a vouée à un être aimé, à une activité ou à un bien.
Pour conclure, comme le souligne Jean Monbourquette :
« Pour lâcher prise, il importe de mesurer la valeur subjective de ce qui a été perdu. Cette prise de conscience, toute douloureuse qu’elle soit, permet d’entrer plus à fond dans son deuil et de la résoudre le plus rapidement possible. »