Delphine Piperni est une personne passionnée par la question de la quête de sens chez les jeunes. De plus, elle est une jeune cinéaste qui a passé 8 années à préparer un documentaire qu’elle a intitulé « Les grandes soifs » (http://lesgrandessoifs.org) et qu’elle a réalisé en étant à l’écoute de quatre jeunes en quête d’authenticité. Son objectif? Stimuler la réflexion, éveiller les consciences à propos des jeunes qui peinent et qui cherchent à tâtons un sens à leur vie, à combler un vide inassouvi. Pour Delphine Piperni, il est primordial d’aider les jeunes à mieux se connaître, à les accompagner dans leur quête pour un mieux-vivre et à les outiller afin qu’ils puissent plus aisément relever les défis de la vie.
N.B. – Cet article est basé sur l’épisode « Les grandes soifs » de l’émission Second Regard. Veuillez vous référer à http://ici.tou.tv/second-regard/S2015E25 pour la description de cet épisode et si vous désirez visionner l’émission dans son ensemble. De plus, il est possible de prendre connaissance de quelques extraits de l’entrevue à Second Regard sur le compte Facebook du documentaire « Les grandes soifs » à https://www.facebook.com/Les-grandes-soifs-documentaire-1374828759508096/?fref=ts
Introduction
Delphine Piperni est une personne passionnée par la question de la quête de sens chez les jeunes. De plus, elle est une jeune cinéaste qui a passé 8 années à préparer un documentaire qu’elle a intitulé « Les grandes soifs » (http://lesgrandessoifs.org) et qu’elle a réalisé en étant à l’écoute de quatre jeunes en quête d’authenticité.
Quelles sont les soifs que les jeunes du documentaire expriment?
Soif de vérité, soif d’identité, soif de sens, soif d’appartenance, soif de contribution à la société et à sa communauté.
Ci-dessous, une vidéo, une transcription des principaux éléments de la vidéo, ainsi qu’une brève présentation du site Web « Les grandes soifs ».
Mentionnons pour terminer que le présent article n’entend aucunement donner une vue exhaustive du documentaire « Les grandes soifs » ainsi que tout ce que l’on peut en tirer. Voilà pourquoi nous vous recommandons au site Web du documentaire pour plus de détails.
Vidéo – Quelques extraits (11 min 29s)
Delphine Piperni, une réalisatrice attentionnée et passionnée
N.B.- Les citations de cette section reprennent les paroles de Delphine Piperni à l’émission Second Regard. La plupart d’entre elles reproduisent exactement le français parlé qui a été employé. Cependant, certaines paroles peuvent avoir été quelque peu reformulées dans leur version écrite. Veuillez vous référer à la bande vidéo pour leur formulation exacte.
L’adolescence
- « L’adolescence me fascine. Les jeunes vivent une authenticité où à leur âge tout est possible, mais rien n’est certain. »
- « Ça me fascine l’adolescence. Je trouve qu’il y a une espèce d’intensité. Ça me rappelle ma propre adolescence. Je me posais bien des questions. Je trouvais qu’il manquait de profondeur. »
- « Je trouve que souvent les jeunes ont une lucidité sur leur société. Ils se rencontrent d’une superficialité dans la société. »
Le temps des premières angoisses existentielles
- « L’adolescence est le temps des premières angoisses existentielles. Avant ils étaient plus dans la naïveté et la magie de l’enfance, et puis tout d’un coup, il y a l’apprivoisement des émotions plus « négatives ». Et cela leur fait peur. Ils ne savent pas trop comment composer avec cela. »
- « Ce qui me troublait le plus, c’est que le jeune comment à ressentir de l’angoisse, commence à ressentir un malaise, et il ne sait trop quoi faire avec cela. Il est complètement laissé à lui-même. Cela m’inquiète, sincèrement. »
Quatre jeunes très différents… qui ont la lucidité de dire…
- « Le film montre quatre jeunes complètement différents qui faisaient un constat et qui avaient tous la lucidité de se dire : y’m semble qu’il y a quelque chose qui ne marche pas rond».
- « Une trouve qu’il manque de magie dans sa vie, une autre trouve que c’est tellement superficiel à l’école, un qui n’arrive pas à trouver son groupe d’appartenance et puis une autre, autochtone, qui éprouve un besoin de spiritualité. »
- « Ils ont une lucidité… et ils passent à l’action. J’ai besoin de magie? Eh bien, je pars à la recherche de magie. J’ai besoin d’un groupe d’appartenance? Eh bien! je m’en crée un. (…)
Passer à l’action n’est pas facile : ça me demande de sortir de ma zone de confort, ça demande de l’énergie, ça demande de risquer, de peut-être se sentir mal, ça demande du courage, ça demande plein de choses. Mais au moins ils passent à l’action. Et c’est en passant à l’action, même si c’est difficile, qu’ils découvrent vraiment qui ils sont. »
Religion, spiritualité, quête de soi et reconnaissance
- « Au début, mon idée était la religion. Ensuite, j’ai pensé plus en termes de spiritualité pour finalement réaliser que mon film est à propos de la quête de soi : le besoin d’être authentique, de trouver son groupe d’appartenance.
- « Quand on regarde l’étymologie des mots, spiritualité veut dire souffle, et religion pour sa part fait référence au désir d’être relié. »
- « Ce sont des jeunes qui veulent trouver un sens à leur vie, des jeunes ont envie de s’associer à des groupes d’appartenance. »
- « Trouver un groupe où tu te sens accepté et sécurisé. Si tu ne le trouves pas là (école, famille…), il faut le trouver ailleurs, partir à l’aventure. Ce groupe est comme un miroir où tu te sens reconnu. »
Un film qui a été l’occasion d’un cheminement spirituel
- « Je pense que ce film a été un cheminement spirituel pour moi-même. D’abord, il a fallu que j’approfondisse toute cette réflexion, mais aussi parce que la réalisation a été difficile. J’ai connu beaucoup d’embûches, notamment au niveau financier. Du début à la fin, c’est 8 ans de ma vie! Ainsi, j’aurais pu abandonner des tonnes de fois… »
- « Quand on dit passer à l’action, tu sens en toi quelque chose qui te dit va au bout. C’est comme si me disais, j’ai quelque chose à faire avec ce film-là, ça va me faire grandir. Aujourd’hui, je partage mes réflexions.
- « Je sentais quelque chose de très fort en moi, comme une intuition qui me disait il y a quelque chose à faire avec ce film-là, qui j’espère, va éveiller les consciences sur le phénomène, parce que c’est quelque chose de tellement fondamental. De plus, ça m’étonne qu’on n’en parle pour ainsi dire jamais. »
- « Si ce film n’est pas vu par les jeunes du Québec, je suis passé à côté. Il faut que ce soit vu. Je veux stimuler la réflexion. »
Ce qui est fondamental pour la réalisatrice
- « La connaissance de soi, chercher un sens à sa vie : stimuler tout cela, pour moi, c’est fondamental. Selon moi, ça devrait être la matière principale à l’école. »
- « Je souhaite que les jeunes puissent trouvent ce qui les allume, ce qui les branche, ainsi ils pourront être heureux. »
Les quatre jeunes (Kevin, Marie-France, Jeanne et Francesca)
N.B.- Les citations de cette section reprennent les paroles des quatre jeunes et celles de Delphine Piperni. La plupart d’entre elles reproduisent exactement le français parlé qui a été employé. Cependant, certaines paroles peuvent avoir été quelque peu reformulées dans leur version écrite. Veuillez vous référer à la bande vidéo de l’émission Second Regard pour leur formulation exacte.
N.B. – Afin de prendre connaissance d’autres « scènes vidéo » de Kevin, Marie-France, Jeanne et Francesca en plus d’une brève description de chacune des personnes, veuillez vous référer à la page « Le film » du site « Les grandes soifs ».
Kevin / 20 ans – Quelques paroles
- « Je ne sais pas si demain je vais me réveiller, si je serai avec le Bon Dieu ou… c’est un peu cela qui me fait avancer : d’avoir peur que cela finisse. »
- « Cela me pousse à faire des choses concrètes tous les jours, à me pousser dans ce que j’aime le plus, à être un artiste. »
- « C’est cela qui m’encourage dans la vie : quand tu vois des affaires… et qu’au lieu de te dire que c’est laid et que le monde c’est de la marde; tu te dis ce serait une bonne œuvre cette affaire-là… et que, ça du potentiel d’être… une belle affaire. »
Quelques réflexions de Delphine Piperni à propos de Kevin
- « Kevin est un artiste qui se dit : j’ai des insatisfactions. Il trouve que la société en général ne veut pas voir des choses qu’il faut voir, les choses difficiles à voir, les choses laides comme il dit. Et lui, Kevin, en crée du beau. Il prend des sujets controversés, qui dérangent, et il fait des œuvres d’art avec cela. »
- « Il s’est construit lui-même. Il est l’exemple même du gars qui est dans le vide et qui décide par lui-même, avec une passion incroyable, de se construire un sens. »
- « Il crée lui-même son propre groupe parce qu’il trouve que c’est dur de vivre tout seul. Il va donc à la recherche de personnes qui lui ressemblent : ce sont des artistes qui vont s’entraider. »
Marie-France / 15 ans – Quelques paroles
- « Je sais qu’il va tout le temps avoir Quelqu’un qui va être là. Ce n’est pas mon père, ce n’est pas ma mère; ça va être Dieu qui va être là. »
- « J’ai beau dire que ma meilleure amie sera toujours là avec moi… mais avec Dieu, je sais que parce qu’il est Amour, même si je lui dis ceci ou cela, il sera toujours là pour moi. »
- « C’est sûr que je pense encore comme mes parents, et ça va être de même longtemps. Mais plus ma personnalité va grandir, plus ma personnalité sera forte, plus ma foi je vais l’adapter à ma façon. Je vais adapter ma foi à qui je suis. »
- « J’ai encore plein de questionnements. La foi, c’est un questionnement. »
- « On se pose des questions, on essaie d’émettre des hypothèses. J’ai l’impression qu’il n’y a rien de concret. »
- « Cela m’amène à un esprit d’ambivalence. Je me pose toujours des questions. »
Quelques réflexions de Delphine Piperni à propos de Marie-France
- « Marie-France vient d’un milieu très catholique, assez traditionnel, qui pourrait même nous faire penser à l’époque où nous étions plus catholiques au Québec. »
- « Elle a la foi, ça l’air assez clair pour elle, mais elle ne sait pas trop comment la vivre. »
- « Elle a le goût d’approprier sa foi et de la vivre différemment de ses parents. C’est là tout le dilemme : je veux vivre ma vie, mais en même temps j’aime la tradition religieuse de mes parents. »
- « Elle veut avoir confiance en elle. »
- « Marie-France cherche à trouver son autonomie spirituelle, comme bien des personnes d’ailleurs. Le goût d’être personnel dans la manière de vivre sa foi. »
Jeanne / 17 ans – Quelques paroles
- « Moi je pense qu’il y a quelque chose de magique qui manque dans la société. »
- « J’essaie, pour ma part, de trouver de la magie dans ma vie. »
- « Aller prendre un café chaque samedi au Second Cup à Outremont, je ne vois pas ce qu’il y a de magique là-dedans. »
- « On dirait que tout le monde veut être pareil. C’est un peu plate. »
- « La même musique… la même affaire le samedi soir… le même alcool… le même concept de mode… c’est plate et fatigant. »
Quelques réflexions de Delphine Piperni à propos de Jeanne
- « Jeanne est celle qui est plus rationnelle, plus dans le doute. Elle sent cependant qu’il manque quelque chose dans la société. Il manque quelque chose et elle veut le chercher. »
- « Elle cherche son groupe d’appartenance. Elle ne se reconnaît pas à l’école. Il lui manque une petite étincelle. »
- « Elle passe à l’action notamment en allant en Arizona chez sa tante qui organise des quêtes de vision dans le désert. Ç’a été une expérience assez marquante pour elle, l’aidant à se connaître. »
Francesca / 20 ans – Quelques paroles
- « Il fallait que je m’en aille de ma communauté parce que je ne vivais plus. »
- « La spiritualité autochtone m’attire, mais personne ne m’a montré comment c’est. J’aimerais la connaître plus. Je sens que c’est cela qui va m’aider dans la vie. »
Quelques réflexions de Delphine Piperni à propos de Francesca
- « Francesca est une autochtone qui n’a pas connu sa spiritualité, mais qui désire la connaître. »
- « Pour les autochtones, la spiritualité, la langue et la culture ça forme un tout. Quand on enlève un élément, il y a comme un trou. »
- « Elle est en recherche de spiritualité. Elle veut retourner à ses racines. »
Un site Web – http://lesgrandessoifs.org
Créé par le programme Éduconnexion, le site « Les grandes soifs » se veut un endroit de discussion sur la quête de sens et la connaissance de soi à l’aube de l’âge adulte.
Ce site permet une réflexion pour les jeunes et moins jeunes, fournissant des outils concrets et des sources d’inspirations pertinentes afin de réfléchir à soi et à son rôle dans la société.
Description du documentaire – http://lesgrandessoifs.org/fr/pages/le-film.html
- Brève présentation du film.
- Description des quatre jeunes en plus de quelques scènes coupées du film.
- Les prochaines projections du film.
- Offre de service d’Éduconnexion qui offre un atelier sur la quête de sens dans les établissements scolaires et communautaires du Québec, et ce, en utilisant le documentaire « Les grandes soifs » comme tremplin. Des animateurs et animatrices rencontrent des jeunes pour discuter de construction de l’identité et de connaissance de soi.
- Des ressources.
Le projet – http://lesgrandessoifs.org/fr/pages/a-propos.html
- Les effets de la laïcisation sur les jeunes du Québec.
- Philosophie, approche et objectifs.
Un blogue – http://lesgrandessoifs.org/fr/pages/sommaire-du-blogue.html
- Un moyen de continuer la réflexion pour les jeunes et pour toute autre personne désirant se pencher sur la question de quête de sens.
- Des ressources inspirantes et liens vers des organismes qui viennent en aide aux jeunes et vers des lieux de ressourcement pertinents.
Une page de contact – http://lesgrandessoifs.org/fr/pages/contact.html
- Pour toute question concernant l’atelier « Grandes soifs » pour les 15 à 20 ans et la diffusion en milieux scolaires et communautaires.
- Pour organiser une projection du documentaire ou pour toute autre question relative au film.
Un compte Facebook à https://www.facebook.com/Les-grandes-soifs-documentaire-1374828759508096/?fref=ts